75. Le monde nous propose le contraire : le divertissement,
la jouissance, le loisir, la diversion, et il nous dit que c’est cela qui fait
la bonne vie. L’homme mondain ignore, détourne le regard quand il y a des
problèmes de maladie ou de souffrance dans sa famille ou autour de lui. Le
monde ne veut pas pleurer : il préfère ignorer les situations douloureuses, les
dissimuler, les cacher. Il s’ingénie à fuir les situations où il y a de la
souffrance, croyant qu’il est possible de masquer la réalité, où la croix ne
peut jamais, jamais manquer.
76. La personne qui voit les choses comme elles sont
réellement se laisse transpercer par la douleur et pleure dans son cœur, elle
est capable de toucher les profondeurs de la vie et d’être authentiquement
heureuse.[5] Cette personne est consolée, mais par le réconfort de Jésus et non
par celui du monde. Elle peut ainsi avoir le courage de partager la souffrance
des autres et elle cesse de fuir les situations douloureuses. De cette manière,
elle trouve que la vie a un sens, en aidant l’autre dans sa souffrance, en
comprenant les angoisses des autres, en soulageant les autres. Cette personne
sent que l’autre est la chair de sa chair, elle ne craint pas de s’en approcher
jusqu’à toucher sa blessure, elle compatit jusqu’à se rendre compte que les
distances ont été supprimées. Il devient ainsi possible d’accueillir cette
exhortation de saint Paul : « Pleurez avec qui pleure » (Rm 12, 15).
Savoir pleurer avec les autres, c’est cela la sainteté !
(Du pape François, dans son exhortation apostolique sur l’appel
à la Sainteté dans le monde actuel)
 
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