Petit argumentaire pour réunion avec la communauté paroissiale ce lundi 23 Septembre ! attention ! c'est long !: MIGRANT ARGUMENT
Ho, à toi noble lecteur qui contemple ces quelques phrases jetées sur le papier, si ce sujet t’horrifie ou te blesse, si tu estimes que je n’écris que des conneries, passe ton chemin et tourne-toi vers des instants magiques sans t’énerver et m’insulter. Mais si tu veux entrouvrir une petite porte dans la compréhension d’un phénomène et m’aider à y voir clair, alors… bienvenue chez toi ! J’attends tes commentaires avec impatience. Voici ma prose…
UN PEU D’HISTOIRE POUR COMMENCER Le droit d’asile On se souvient de l’histoire de NOTRE-DAME DE PARIS, ce roman où, au cœur même du récit, en 1482, Quasimodo enlève Esméralda, condamnée à la peine de mort pour l’emmener dans la cathédrale où personne ne peut l’en déloger. Selon les trois premiers canons du Concile d'Orléans de 511, tout fugitif, meurtrier, adultère, voleur, qui se réfugie dans une église, ou ses dépendances, ou dans la maison d’un évêque, est protégé par le droit d’asile : on ne peut l’en faire sortir de force ; il peut négocier une indemnisation avec les personnes auxquelles il a nui ; ses poursuivants doivent jurer sur l’Évangile qu’ils ne tenteront pas d’obtenir une vengeance.L’esclave en fuite ne sera rendu à son maître que si celui-ci jure sur l’Évangile de ne pas sévir. Le droit d’asile ménage ainsi toujours une possibilité d’échappatoire pour tous, même les criminels. Cet asile est inviolable. (*) La Croix-Rouge En 1859, la bataille fait rage entre l’armée française et les troupes autrichiennes à Solferino. Henry Dunant, homme d’affaires genevois, découvre l’horreur de la bataille : 40.000 morts et blessés abandonnés sur le théâtre des opérations. Révolté par cet abandon, il décide d’organiser, avec l’aide de la population civile, le secours des blessés, quelle que soit leur nationalité. Ainsi, ses hommes, armés pour combattre et pour tuer sont aidés par quelque personnes qui seront à la base de la Croix-Rouge. La Dudh Plus près de nous, l’article 14 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ne dit-il pas que… « Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays » ? La securite sociale 4 ans auparavant, en 1944, un système de SECURITE SOCIALE se met en place dans la plupart des pays occidentaux. On y cotise en fonction du niveau de ses revenus et on reçoit une aide en fonction de ses besoins. Les personnes qui n’ont aucun revenu bénéficient d’une aide spécifique. La philosophie qui soutient cette organisation est qu’on ne laissera personne au bord de la route. Que nous sommes tous embarqués dans un même bateau. Voici brossé en quelques phrases des éléments historiques : d’une part, une aide aux délinquants, aux criminels avec l’église qui offre une endroit sanctuarisé pour toutes ces personnes. D’autre part, un organisme qui décide d’aider, de secourir les personnes en souffrance, au-delà de leur appartenance, de leur origine alors que ces personnes sont venues parfois de loin pour guerroyer, tuer, massacrer des populations. Le mouvement de la Croix-Rouge va s’introduire sur les champs de bataille et ne s’intéresser qu’à la souffrance avec comme seul objectif de réduire celle-ci quelque soit le combattant, sans s’inquiéter de ses niveaux de revenus, de son pays, de son agressivité. En 44, le système de sécurité sociale est simple : j’y contribue en fonction de mes revenus et je suis aidé en fonction de mes besoins. ET AUJOURD’HUI Notre attitude est bien différente aujourd’hui. Pourtant, nous devrions avoir progressé, avoir tenu compte de tous ces processus pour les améliorer et continuer dans la bonne direction. Mais nous n’avons pas, dans nos sociétés avancées et démocratiques, d’endroits sacralisés pour y loger celui qui cherche un abri. Dans nos pays riches, nous n’avons pas non plus d’endroits établis, confortables, où chacun pourrait trouver un toit et un peu d’attention. Nos gouvernements sont incapables de répondre aux situations nouvelles qui se présentent devant nous et qui demandent une réaction immédiate. Et nous sommes en 2019 ! LA SITUATION CONCRETE Une centaine de personnes venue d’Erythrée se trouve aux abords de l’axe autoroutier en direction d’Aachen, plus particulièrement en-dessous de l’Arche (le restaurant au-dessus de l’autoroute auparavant dénommé l’AC). Ils sont ici depuis le mois d’Avril et même plus tôt. Que cherchent-ils ? A partir vers l’Angleterre en tentant de prendre place à bord de camions qui partent dans cette direction. Mais leurs tentatives ne sont pas souvent couronnées de succès et ils restent ici, dans notre région. Des personnes ont accepté individuellement de leur venir en aide. Certaines, au-delà de l’humanité, en accueillent des dizaines chez elles depuis plusieurs mois. D’autres acceptent de les loger le week-end. Peu à peu, une coordination s’est mise en place et un système d’entraide a vu le jour. Avec l’appui de l’autorité communale blegnytoise, les portes de la buvette du football de Barchon ont pu leur être ouvertes tous les mercredis après-midi de 15 hrs à 20 Hrs environ. Ils peuvent prendre une douche, se rendre aux toilettes, être à l’abri et déguster un repas. Ils jouent à des jeux de société et peuvent aussi se connecter pour être en contact par GSM avec leur pays. Des personnes, des collectifs ou des organisations religieuses ou laïques ont décidé de les aider et de leur fournir un repas chaud chaque mercredi. Ils reçoivent aussi, dans la mesure du possible, des vêtements, des produits tels que douches ou savons ou encore bas et serviettes hygiéniques. Pourquoi fuient-ils ? L’Erythrée a vu le jour en 1993, après un conflit avec l’Ethiopie. Le service militaire dure 18 mois et concerne tous les hommes et les femmes de 17 à 40 ans. Le service militaire peut être indéfiniment prolongé et se déroule dans des conditions difficiles (viols des femmes50, travaux forcés non-rémunérés54), ce qui entraîne la désertion et l'exil d'un grand nombre d'Érythréens55. Depuis l’indépendance de 1993, le pays n’a connu aucune élection législative ou présidentielle. On peut tourner le problème dans tous les sens. On peut l’argumenter comme on veut avec principe de précaution, sécurité, fichage, préjugé,… Il reste une vérité : dans notre petite commune blegnytoise, une petite centaine de personnes vivent au jour le jour sans abri, sans nourriture, sans pouvoir se laver ou effectuer leurs besoins naturels. Nous sommes en 2019. Nous sommes dans un des pays les plus riches et les plus développés du monde. Nous avons un indice de développement humain parmi les plus élevés de la planète. Jusqu’ici, chacun, chacune a pu agir sur trois niveaux : son temps : consacrer son énergie à préparer un repas à le servir, à nettoyer les vestiaires, la cafeteria,… son argent : en fonction des possibilités, chacun y va de sa participation… ses relations : tenter de convaincre le maximum de personnes de nous rejoindre et de participer… ses connaissances personnelles : en cuisine, en pédagogie, en football, en relations humaines, en jeux de société, en ONG, … Des liens ont été créés, des amitiés sont nées, des associations religieuses ou laïques ont accompagné le mouvement, magnifique patchwork de la solidarité humaine où chacun, d’où qu’il vienne et quelque soit ses convictions, a tenté d’apporter une pierre à l’édifice. Chaque mercredi, de nouvelles personnes poussent les portes, un peu inquiètes au départ, et puis constatent le travail réalisé, les liens qui se sont créés, la confiance entre les différents partenaires et les personnes qui nous viennent de si loin. Elles se rendent compte de la richesse des relations qui se tissent entre les personnes, de tous les horizons et de l’énorme soutien qui est prodigué. Au-delà d’une simple charité, ce sont des actions de connivence, d’entraide, de soutien, de liens affectifs qui se mettent en place. MAIS CE N’EST PAS SUFFISANT Ce qui se met peu à peu en place est intéressant mais… l’hiver approche. Jusqu’ici le temps a servi : température agréable, pas trop de pluie. Mais l’automne et l’hiver arrivent, avec tous les risques que cela comporte… Beaucoup de choses ont été faites qui ont demandé temps, bénévolat et investissement. Mais il reste à faire : Le plus important : augmenter le nombre de personnes sensibles à cette cause loin des commentaires de journalistes et qui pourront nous aider à détruire les préjugés, les phrases assassines, les propos malveillants pour faire régner un autre état d’esprit. Ces personnes pourraient ainsi participer à l’éclosion d’une autre dimension de solidarité : par la justesse des propos échangés, par leurs actions concrètes, par leurs relations, par leur investissement en temps, par un investissement financier ou par la connaissance de spécialités particulières ou encore de partenariat avec d’autres associations. Les migrants pourraient prendre leur responsabilité dans cette organisation : gestion, contrôle, préparation, prévention,… Cet état d’esprit permettra alors d’aider nos responsables locaux à s’investir davantage dans la problématique et à devenir partenaires de ce réseau. Pour l’immédiat, il faudrait absolument pouvoir définir un abri de jour, un endroit où trouver toit, lit, tartine, savon, toilettes… Blegny pourrait être avant-gardiste dans ce domaine en créant un nouveau réseau entre services communaux, bénévolat individuel, associations humanitaires, communautés religieuses et migrants. Avant gardiste car cela pourrait être un point de départ pour d’autres réalisations du même type ailleurs. En multipliant les points d’accueil, il sera d’autant plus facile d’accueillir car les déplacements de population ne feront que s’accélérer dans les années qui viennent. Les réseaux mis en place pourront d’autant mieux se coordonner. Les liens établis entre les différents acteurs permettront aussi une gestion plus rapide et efficace de chaque situation. Pour l’évoquer, la lutte contre l’insécurité ne pourra provenir que d’une relation de personne à personne avec chaque groupe de migrant. Placer ces personnes dans une traque continuelle ne pourra que développer les risques de délinquance. Il est déjà remarquable que des personnes étrangères sur notre territoire sans aucune aide gouvernementale puisse se fondre ainsi dans le paysage sans que des situations difficiles ne se soient présentées. Je veux croire que c’est parce que nous avons réussi à tresser des liens de confiance et de responsabilité avec les différents acteurs. Cet abri de jour pourrait constituer un point de départ pour la gestion des migrants : nourriture, vêtement, soins de santé, sanitaires, abri… Restera à raffermir les liens : jeux, sports, rencontres,… avec des écoles, des clubs sportifs, des mouvements associatifs,… Des dynamiques à créer afin que, quelque soit la durée du séjour parmi nous, il soit profitable à tous et à chacun. JPA
UN PEU D’HISTOIRE POUR COMMENCER Le droit d’asile On se souvient de l’histoire de NOTRE-DAME DE PARIS, ce roman où, au cœur même du récit, en 1482, Quasimodo enlève Esméralda, condamnée à la peine de mort pour l’emmener dans la cathédrale où personne ne peut l’en déloger. Selon les trois premiers canons du Concile d'Orléans de 511, tout fugitif, meurtrier, adultère, voleur, qui se réfugie dans une église, ou ses dépendances, ou dans la maison d’un évêque, est protégé par le droit d’asile : on ne peut l’en faire sortir de force ; il peut négocier une indemnisation avec les personnes auxquelles il a nui ; ses poursuivants doivent jurer sur l’Évangile qu’ils ne tenteront pas d’obtenir une vengeance.L’esclave en fuite ne sera rendu à son maître que si celui-ci jure sur l’Évangile de ne pas sévir. Le droit d’asile ménage ainsi toujours une possibilité d’échappatoire pour tous, même les criminels. Cet asile est inviolable. (*) La Croix-Rouge En 1859, la bataille fait rage entre l’armée française et les troupes autrichiennes à Solferino. Henry Dunant, homme d’affaires genevois, découvre l’horreur de la bataille : 40.000 morts et blessés abandonnés sur le théâtre des opérations. Révolté par cet abandon, il décide d’organiser, avec l’aide de la population civile, le secours des blessés, quelle que soit leur nationalité. Ainsi, ses hommes, armés pour combattre et pour tuer sont aidés par quelque personnes qui seront à la base de la Croix-Rouge. La Dudh Plus près de nous, l’article 14 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ne dit-il pas que… « Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays » ? La securite sociale 4 ans auparavant, en 1944, un système de SECURITE SOCIALE se met en place dans la plupart des pays occidentaux. On y cotise en fonction du niveau de ses revenus et on reçoit une aide en fonction de ses besoins. Les personnes qui n’ont aucun revenu bénéficient d’une aide spécifique. La philosophie qui soutient cette organisation est qu’on ne laissera personne au bord de la route. Que nous sommes tous embarqués dans un même bateau. Voici brossé en quelques phrases des éléments historiques : d’une part, une aide aux délinquants, aux criminels avec l’église qui offre une endroit sanctuarisé pour toutes ces personnes. D’autre part, un organisme qui décide d’aider, de secourir les personnes en souffrance, au-delà de leur appartenance, de leur origine alors que ces personnes sont venues parfois de loin pour guerroyer, tuer, massacrer des populations. Le mouvement de la Croix-Rouge va s’introduire sur les champs de bataille et ne s’intéresser qu’à la souffrance avec comme seul objectif de réduire celle-ci quelque soit le combattant, sans s’inquiéter de ses niveaux de revenus, de son pays, de son agressivité. En 44, le système de sécurité sociale est simple : j’y contribue en fonction de mes revenus et je suis aidé en fonction de mes besoins. ET AUJOURD’HUI Notre attitude est bien différente aujourd’hui. Pourtant, nous devrions avoir progressé, avoir tenu compte de tous ces processus pour les améliorer et continuer dans la bonne direction. Mais nous n’avons pas, dans nos sociétés avancées et démocratiques, d’endroits sacralisés pour y loger celui qui cherche un abri. Dans nos pays riches, nous n’avons pas non plus d’endroits établis, confortables, où chacun pourrait trouver un toit et un peu d’attention. Nos gouvernements sont incapables de répondre aux situations nouvelles qui se présentent devant nous et qui demandent une réaction immédiate. Et nous sommes en 2019 ! LA SITUATION CONCRETE Une centaine de personnes venue d’Erythrée se trouve aux abords de l’axe autoroutier en direction d’Aachen, plus particulièrement en-dessous de l’Arche (le restaurant au-dessus de l’autoroute auparavant dénommé l’AC). Ils sont ici depuis le mois d’Avril et même plus tôt. Que cherchent-ils ? A partir vers l’Angleterre en tentant de prendre place à bord de camions qui partent dans cette direction. Mais leurs tentatives ne sont pas souvent couronnées de succès et ils restent ici, dans notre région. Des personnes ont accepté individuellement de leur venir en aide. Certaines, au-delà de l’humanité, en accueillent des dizaines chez elles depuis plusieurs mois. D’autres acceptent de les loger le week-end. Peu à peu, une coordination s’est mise en place et un système d’entraide a vu le jour. Avec l’appui de l’autorité communale blegnytoise, les portes de la buvette du football de Barchon ont pu leur être ouvertes tous les mercredis après-midi de 15 hrs à 20 Hrs environ. Ils peuvent prendre une douche, se rendre aux toilettes, être à l’abri et déguster un repas. Ils jouent à des jeux de société et peuvent aussi se connecter pour être en contact par GSM avec leur pays. Des personnes, des collectifs ou des organisations religieuses ou laïques ont décidé de les aider et de leur fournir un repas chaud chaque mercredi. Ils reçoivent aussi, dans la mesure du possible, des vêtements, des produits tels que douches ou savons ou encore bas et serviettes hygiéniques. Pourquoi fuient-ils ? L’Erythrée a vu le jour en 1993, après un conflit avec l’Ethiopie. Le service militaire dure 18 mois et concerne tous les hommes et les femmes de 17 à 40 ans. Le service militaire peut être indéfiniment prolongé et se déroule dans des conditions difficiles (viols des femmes50, travaux forcés non-rémunérés54), ce qui entraîne la désertion et l'exil d'un grand nombre d'Érythréens55. Depuis l’indépendance de 1993, le pays n’a connu aucune élection législative ou présidentielle. On peut tourner le problème dans tous les sens. On peut l’argumenter comme on veut avec principe de précaution, sécurité, fichage, préjugé,… Il reste une vérité : dans notre petite commune blegnytoise, une petite centaine de personnes vivent au jour le jour sans abri, sans nourriture, sans pouvoir se laver ou effectuer leurs besoins naturels. Nous sommes en 2019. Nous sommes dans un des pays les plus riches et les plus développés du monde. Nous avons un indice de développement humain parmi les plus élevés de la planète. Jusqu’ici, chacun, chacune a pu agir sur trois niveaux : son temps : consacrer son énergie à préparer un repas à le servir, à nettoyer les vestiaires, la cafeteria,… son argent : en fonction des possibilités, chacun y va de sa participation… ses relations : tenter de convaincre le maximum de personnes de nous rejoindre et de participer… ses connaissances personnelles : en cuisine, en pédagogie, en football, en relations humaines, en jeux de société, en ONG, … Des liens ont été créés, des amitiés sont nées, des associations religieuses ou laïques ont accompagné le mouvement, magnifique patchwork de la solidarité humaine où chacun, d’où qu’il vienne et quelque soit ses convictions, a tenté d’apporter une pierre à l’édifice. Chaque mercredi, de nouvelles personnes poussent les portes, un peu inquiètes au départ, et puis constatent le travail réalisé, les liens qui se sont créés, la confiance entre les différents partenaires et les personnes qui nous viennent de si loin. Elles se rendent compte de la richesse des relations qui se tissent entre les personnes, de tous les horizons et de l’énorme soutien qui est prodigué. Au-delà d’une simple charité, ce sont des actions de connivence, d’entraide, de soutien, de liens affectifs qui se mettent en place. MAIS CE N’EST PAS SUFFISANT Ce qui se met peu à peu en place est intéressant mais… l’hiver approche. Jusqu’ici le temps a servi : température agréable, pas trop de pluie. Mais l’automne et l’hiver arrivent, avec tous les risques que cela comporte… Beaucoup de choses ont été faites qui ont demandé temps, bénévolat et investissement. Mais il reste à faire : Le plus important : augmenter le nombre de personnes sensibles à cette cause loin des commentaires de journalistes et qui pourront nous aider à détruire les préjugés, les phrases assassines, les propos malveillants pour faire régner un autre état d’esprit. Ces personnes pourraient ainsi participer à l’éclosion d’une autre dimension de solidarité : par la justesse des propos échangés, par leurs actions concrètes, par leurs relations, par leur investissement en temps, par un investissement financier ou par la connaissance de spécialités particulières ou encore de partenariat avec d’autres associations. Les migrants pourraient prendre leur responsabilité dans cette organisation : gestion, contrôle, préparation, prévention,… Cet état d’esprit permettra alors d’aider nos responsables locaux à s’investir davantage dans la problématique et à devenir partenaires de ce réseau. Pour l’immédiat, il faudrait absolument pouvoir définir un abri de jour, un endroit où trouver toit, lit, tartine, savon, toilettes… Blegny pourrait être avant-gardiste dans ce domaine en créant un nouveau réseau entre services communaux, bénévolat individuel, associations humanitaires, communautés religieuses et migrants. Avant gardiste car cela pourrait être un point de départ pour d’autres réalisations du même type ailleurs. En multipliant les points d’accueil, il sera d’autant plus facile d’accueillir car les déplacements de population ne feront que s’accélérer dans les années qui viennent. Les réseaux mis en place pourront d’autant mieux se coordonner. Les liens établis entre les différents acteurs permettront aussi une gestion plus rapide et efficace de chaque situation. Pour l’évoquer, la lutte contre l’insécurité ne pourra provenir que d’une relation de personne à personne avec chaque groupe de migrant. Placer ces personnes dans une traque continuelle ne pourra que développer les risques de délinquance. Il est déjà remarquable que des personnes étrangères sur notre territoire sans aucune aide gouvernementale puisse se fondre ainsi dans le paysage sans que des situations difficiles ne se soient présentées. Je veux croire que c’est parce que nous avons réussi à tresser des liens de confiance et de responsabilité avec les différents acteurs. Cet abri de jour pourrait constituer un point de départ pour la gestion des migrants : nourriture, vêtement, soins de santé, sanitaires, abri… Restera à raffermir les liens : jeux, sports, rencontres,… avec des écoles, des clubs sportifs, des mouvements associatifs,… Des dynamiques à créer afin que, quelque soit la durée du séjour parmi nous, il soit profitable à tous et à chacun. JPA


Véronique
Et bien Jean-Pierre, chapeau !!!!
Le tableau est brosse et les objectifs clairement exprimes. Je te rejoins evidemment a 100%, tu t'en doutes !
Et je suis convaincue qu' integrer activement "nos" amigrants dans une gestion responsable d'un lieu d'accueil est indispensable.
Un detail (!) me pose question.... il est determinant dans le choix des jeunes de fuir leur pays... il me semble important que chacun ici soit conscient de cette realite ...c'est un peu long, sorry...
Le service militaire en Erythree ne dure pas 18 mois mais a TOUJOURS une duree indeterminee ... apres camps Sowa par lequel ils passent tous a la fin des etudes secondaires une faible proportion de jeunes poursuivent des etudes superieures mais effectuent leur devoir militaire pendant les WE et conges scolaires et ce pendant un nombre d'annees indefini...
Ceux qui ne sont pas selectionnes pour les etudes superieures sont militaires affectes a tous les travaux publics outre la defense des frontieres, les filles jusqu'au mariage, les hommes jusqu'a 60 ans...
Toute desobeissance etant punissable d'emprisonnement dans des conditions innomables...
Paul
Jean-Pierre, je partage entièrement ce que tu exposes dans ta longue mais réaliste tirade. Je vais poster ta réflexion sur le blog de l'unité Pastorale de Blegny dans le but d'informer un maximun de personne sur le problème des migrants dans notre région et au-delà. A vous qui lirez ce petit mot, il y a une réunion sur ce thème le le 23
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