L’évêque de Liège,
Jean-Pierre Delville, a publié une lettre pastorale pour donner un nouvel élan
à son diocèse, en ce mois d’octobre proclamé par le pape François « mois
extraordinaire de la mission universelle ». L’évêque de Liège place sa
lettre sous le signe d’Abraham qui reçoit de Dieu une mission de découvrir un
nouveau pays. « À nous aussi, ajoute l’évêque, le Seigneur
demande d’aller vers des terrains inconnus » et il précise quelques
étapes à parcourir : faire des choix, se mettre en position de mission, aller
aux périphéries, vivre l’amitié et la prière grâce à la Parole de Dieu.
Tous les fidèles sont
invités à lire cette lettre, à réagir et à envoyer leurs réactions et leurs
suggestions à l’évêque de Liège.
1. Les choix d’Abraham et les nôtres
L’évêque invite à faire des
choix, comme Abraham en a fait autrefois. Dieu lui inspire de choisir de
sillonner la Terre de Canaan. Il invite Abraham à faire un choix dans la
confiance, à faire des pas, malgré l’ingratitude du terrain. Il l’invite à
visiter ce nouveau pays qu’il lui donne, à le regarder avec des yeux nouveaux,
à être un explorateur et un témoin de l’alliance avec Lui.
Aujourd’hui aussi, continue
Mgr Delville, notre société d’abondance et d’inégalités engendre des
discussions et des choix difficiles.
Dans l’Église également, il
y a des choix à faire pour vivre le présent sans nous laisser écraser par le
passé, par les activités routinières ou par des institutions peu adaptées aux
besoins pastoraux.
L’évêque invite ses
diocésains à regarder avec des yeux attentifs les lieux et les activités qu’il
convient d’abandonner pour se consacrer vraiment aux nouveaux appels et
besoins. « Regardons les personnes qui se tournent vers l’Église,
surtout les jeunes générations, et qui attendent que nous ayons le courage de
vivre les indispensables deuils pour les accueillir. Regardons les pauvres et
tous ceux et celles qui souffrent ! »
2. Se mettre en état de mission
« Soyons
missionnaires, c’est-à-dire communicateurs de la bonne nouvelle de l’amour de
Dieu pour tous », ajoute l’évêque.
Être missionnaire,
écrit-il, suppose qu’on dépasse ses peurs de témoigner de sa foi : il faut
oser parler. Parler, mais pas conquérir : la mission n’est pas une
croisade ! Il faut donc vivre le mystère pascal à la suite du Christ
lui-même, il faut sans cesse passer par la mort et le renoncement pour
découvrir une nouvelle vie et de nouvelles voies.
On peut ainsi accompagner
un malade jusqu’à la mort et un blessé de la vie au-delà des résultats
apparents. « Dans ce monde éclaté et individualiste, nous avons quelque
chose à dire, que personne d’autre ne dira, ajoute l’évêque, nous vivons d’une
grâce que nous avons reçue ».
Être missionnaire, c’est
aussi savoir appeler quelqu’un, l’inviter, le stimuler à s’engager. « Les
appels de Dieu, les vocations, sont relayés par notre capacité à communiquer,
dans l’Esprit, le message du Christ » écrit-il.
L’évêque cible ensuite des
lieux prioritaires : « Être missionnaire, c’est créer des pôles
spirituels et communautaires dans la périphérie. Tout cela a commencé déjà à
différents endroits, en particulier dans les lieux de pèlerinages ou de
rassemblement ». Mais cela doit se développer à travers des
initiatives nouvelles, comme les nouveaux médias et RCF.
« La mission
commence par de petits projets, qui peuvent grandir et produire un effet boule
de neige », souligne l’évêque.
3. Vers les périphéries
Abraham s’est dirigé vers les périphéries, vers le plateau de Canaan, vers un pays désert. De même, le pape François nous invite à nous diriger vers les périphéries « géographiques » mais aussi « existentielles », rappelle Mgr Delville.
« Pourquoi aller vers les périphéries ? Pourquoi le synode des évêques réuni à Rome en octobre s’occupe-t-il de l’Amazonie ? Parce que la périphérie est le lieu des gens oubliés et des personnes qui ont besoin du salut ; or ces personnes sont aussi les prophètes de notre monde, celles qui ouvrent les yeux de l’humanité sur les vrais besoins, les vraies valeurs, les vraies capacités. Plus que d’autres, elles ont besoin d’amitié et sont capables d’en donner », souligne l’évêque.
Où sont les périphéries aujourd’hui ?, se demande l’évêque. Il oriente le regard vers ceux qui souffrent et qui sont malades, vers les étrangers et les migrants, vers les prisonniers, vers les SDF, vers les personnes âgées, qui sont souvent isolées, vers les terres victimes de la déforestation, vers le climat et la nature menacés par la crise écologique.
L’évêque ajoute : « Les périphéries, ce sont même des gens qui sont proches physiquement, mais loin de nos préoccupations : parfois, ce sont les jeunes, mal compris autour d’eux et en quête d’un avenir, trop incertain à leurs yeux, ces jeunes qui peuvent nous interpeller sur le soin de la création que Dieu nous a confiée ; ou encore ces migrants qui fréquentent nos églises mais sont laissés à la marge des responsabilités en paroisse et dans la société ».
Mgr Delville reconnait que les périphéries font peur. Et pourtant, répond-il, le Seigneur aujourd’hui encore nous dit : « Va ! » et tout au long de l’histoire biblique, il ne cesse de dire : « Ne crains pas ! ». L’évêque veut encourager chacun à sortir vers les périphéries de notre société. Cela suppose aussi le courage et la force pour accueillir les personnes qui se tournent vers nos communautés. Cela signifie qu’on partage avec de nombreuses personnes la fierté d’être au service des autres. On sait qu’on est est engagé dans un combat spirituel à la lumière de l’Esprit Saint.
4. Par l’amitié et la prière
Le secret de la communication de l’évangile dans les périphéries, c’est l’amitié et la prière, écrit Mgr Delville. Il rejoint en cela ce qu’écrit Andrea Riccardi dans son ouvrage Tout peut changer[1] : « L’amitié, c’est le point névralgique de l’évangélisation : si nous devenons des amis pour les hommes et les femmes de notre époque, l’Église sera de nouveau efficacement missionnaire ».
La démarche d’amitié doit se construire jour après jour dans nos communautés et avec ceux que nous contactons dans les périphéries. La collégialité dans le vécu pastoral, c’est-à-dire l’art de discerner et de décider ensemble, concrétise cette amitié. Il faut arriver à dépasser l’esprit de concurrence ou la soif de reconnaissance, pour travailler de manière concertée et amicale. « Ainsi, souligne Mgr Delville, nous serons nous-mêmes des personnes qui en appelleront d’autres et les encourageront à se mettre au service de l’évangile. C’est ainsi que naissent des vocations ! Inversement, si dans un service ou une communauté chrétienne règne un mauvais esprit, cette communauté n’attirera personne, elle découragera, elle sera le contraire d’une communauté missionnaire ».
La prière est le creuset de notre démarche d’évangélisation, selon l’évêque. « Nourrie à la Parole de Dieu, la prière ouvre nos yeux sur le monde, éclaire notre conscience, nourrit notre espérance, alimente la charité, fait grandir la foi et nous met en contact avec Dieu, à travers l’action de l’Esprit, qui actualise en nous l’évangile de Jésus. La prière ouvre la porte à l’action de Dieu dans le monde et dans les cœurs. Elle nous réunit en une démarche communautaire dans les sacrements et dans la liturgie ; elle renforce ainsi nos énergies vitales ».
L’évêque conclut en disant : « Comme les pèlerins d’Emmaüs, écoutons la Parole du Christ qui nous brûle le cœur ! Quittons l’auberge de notre confort pour annoncer au monde la bonne nouvelle de l’évangile ! Comme Abraham, avançons sur le chemin d’un pays inconnu, à la découverte des périphéries de ce monde ! Nous serons témoins du message du Christ et nous rendrons notre vie féconde pour le monde à venir ! »
La lettre est suivie d’une série de sept questions destinées à approfondir le sens du texte et à rebondir dessus pour déboucher dans la pratique. L’évêque serait heureux que ces questions soient traitées en Unité pastorale et dans les rencontres diverses, afin de susciter un dialogue et des réactions. On peut envoyer celles-ci à son secrétariat, afin qu’elles soient le point de départ de nouvelles initiatives et qu’elles donnent au diocèse un nouvel élan !
[1] Andrea Riccardi, Tout peut changer, Paris, Cerf, 2019, p. 81.
Cette lettre pastorale est en vente à la Librairie Siloë (Rue des Prémontrés 40, 4000 Liège – 04 223 20 55) et d’ors et déjà téléchargeable dans ses versions française et allemande.
Diocèse de Liège
3. Vers les périphéries
Abraham s’est dirigé vers les périphéries, vers le plateau de Canaan, vers un pays désert. De même, le pape François nous invite à nous diriger vers les périphéries « géographiques » mais aussi « existentielles », rappelle Mgr Delville.
« Pourquoi aller vers les périphéries ? Pourquoi le synode des évêques réuni à Rome en octobre s’occupe-t-il de l’Amazonie ? Parce que la périphérie est le lieu des gens oubliés et des personnes qui ont besoin du salut ; or ces personnes sont aussi les prophètes de notre monde, celles qui ouvrent les yeux de l’humanité sur les vrais besoins, les vraies valeurs, les vraies capacités. Plus que d’autres, elles ont besoin d’amitié et sont capables d’en donner », souligne l’évêque.
Où sont les périphéries aujourd’hui ?, se demande l’évêque. Il oriente le regard vers ceux qui souffrent et qui sont malades, vers les étrangers et les migrants, vers les prisonniers, vers les SDF, vers les personnes âgées, qui sont souvent isolées, vers les terres victimes de la déforestation, vers le climat et la nature menacés par la crise écologique.
L’évêque ajoute : « Les périphéries, ce sont même des gens qui sont proches physiquement, mais loin de nos préoccupations : parfois, ce sont les jeunes, mal compris autour d’eux et en quête d’un avenir, trop incertain à leurs yeux, ces jeunes qui peuvent nous interpeller sur le soin de la création que Dieu nous a confiée ; ou encore ces migrants qui fréquentent nos églises mais sont laissés à la marge des responsabilités en paroisse et dans la société ».
Mgr Delville reconnait que les périphéries font peur. Et pourtant, répond-il, le Seigneur aujourd’hui encore nous dit : « Va ! » et tout au long de l’histoire biblique, il ne cesse de dire : « Ne crains pas ! ». L’évêque veut encourager chacun à sortir vers les périphéries de notre société. Cela suppose aussi le courage et la force pour accueillir les personnes qui se tournent vers nos communautés. Cela signifie qu’on partage avec de nombreuses personnes la fierté d’être au service des autres. On sait qu’on est est engagé dans un combat spirituel à la lumière de l’Esprit Saint.
4. Par l’amitié et la prière
Le secret de la communication de l’évangile dans les périphéries, c’est l’amitié et la prière, écrit Mgr Delville. Il rejoint en cela ce qu’écrit Andrea Riccardi dans son ouvrage Tout peut changer[1] : « L’amitié, c’est le point névralgique de l’évangélisation : si nous devenons des amis pour les hommes et les femmes de notre époque, l’Église sera de nouveau efficacement missionnaire ».
La démarche d’amitié doit se construire jour après jour dans nos communautés et avec ceux que nous contactons dans les périphéries. La collégialité dans le vécu pastoral, c’est-à-dire l’art de discerner et de décider ensemble, concrétise cette amitié. Il faut arriver à dépasser l’esprit de concurrence ou la soif de reconnaissance, pour travailler de manière concertée et amicale. « Ainsi, souligne Mgr Delville, nous serons nous-mêmes des personnes qui en appelleront d’autres et les encourageront à se mettre au service de l’évangile. C’est ainsi que naissent des vocations ! Inversement, si dans un service ou une communauté chrétienne règne un mauvais esprit, cette communauté n’attirera personne, elle découragera, elle sera le contraire d’une communauté missionnaire ».
La prière est le creuset de notre démarche d’évangélisation, selon l’évêque. « Nourrie à la Parole de Dieu, la prière ouvre nos yeux sur le monde, éclaire notre conscience, nourrit notre espérance, alimente la charité, fait grandir la foi et nous met en contact avec Dieu, à travers l’action de l’Esprit, qui actualise en nous l’évangile de Jésus. La prière ouvre la porte à l’action de Dieu dans le monde et dans les cœurs. Elle nous réunit en une démarche communautaire dans les sacrements et dans la liturgie ; elle renforce ainsi nos énergies vitales ».
L’évêque conclut en disant : « Comme les pèlerins d’Emmaüs, écoutons la Parole du Christ qui nous brûle le cœur ! Quittons l’auberge de notre confort pour annoncer au monde la bonne nouvelle de l’évangile ! Comme Abraham, avançons sur le chemin d’un pays inconnu, à la découverte des périphéries de ce monde ! Nous serons témoins du message du Christ et nous rendrons notre vie féconde pour le monde à venir ! »
La lettre est suivie d’une série de sept questions destinées à approfondir le sens du texte et à rebondir dessus pour déboucher dans la pratique. L’évêque serait heureux que ces questions soient traitées en Unité pastorale et dans les rencontres diverses, afin de susciter un dialogue et des réactions. On peut envoyer celles-ci à son secrétariat, afin qu’elles soient le point de départ de nouvelles initiatives et qu’elles donnent au diocèse un nouvel élan !
[1] Andrea Riccardi, Tout peut changer, Paris, Cerf, 2019, p. 81.
Cette lettre pastorale est en vente à la Librairie Siloë (Rue des Prémontrés 40, 4000 Liège – 04 223 20 55) et d’ors et déjà téléchargeable dans ses versions française et allemande.
Diocèse de Liège
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