Lettre de Carême de Mgr Delville
Chers Frères et Sœurs,
Au cœur de la crise sanitaire que nous vivons, la méfiance s’est insinuée petit-à-petit dans notre société. On se méfie des autres : n’auraient-ils pas le coronavirus ? On se méfie des autorités : quelles mesures vont-elles encore nous préparer ? On se méfie de l’avenir : que vais-je devenir ? Ai-je les moyens de subsister ? Mais plutôt que de nous méfier, peut-être pourrions-nous regarder l’avenir avec espérance et nous baser sur l’alliance avec Dieu et entre nous. Passons de la méfiance à l’alliance ! Les questions deviennent alors par exemple celles-ci, qu’un prêtre de notre diocèse m’a formulées dernièrement : Où et comment Dieu nous parle-t-il à travers cette crise ? À quoi nous appelle-t-il ? Comment vivre notre foi dans un monde qui a changé et ne sera plus comme avant ? Comment vivre une réelle communauté dans notre quotidien ? Dans ma lettre pastorale pour le mois de la mission en 2019, Va vers le pays que je te montrerai, j’écrivais en conclusion : « Comme
Abraham, avançons sur le chemin d’un pays inconnu, à la découverte des périphéries de ce monde ! » Un pays inconnu ! Il s’est imposé à nous, ce pays inconnu, sous la forme de la pandémie du coronavirus. Celle-ci a frappé toutes les périphéries de notre monde, en créant partout un état de nécessité. Elle a bouleversé nos vies comme elle a bouleversé la vie de l’Église, en empêchant les célébrations liturgiques et les réunions communautaires. Elle freine nos initiatives et notre élan missionnaire. Elle nous oblige à faire de petits pas : des moments de prière à domicile, des visites dans les églises, des célébrations vécues à distance par la TV, la radio, le streaming sur YouTube ou sur Facebook, des conversations personnelles, des coups de téléphone, des réunions par visioconférence, des services aux plus démunis, des catéchèses limitées, des visites contingentées aux malades et aux personnes âgées. Face aux exigences de la médecine et aux nécessités des hôpitaux, la religion apparaît comme non essentielle comme de multiples autres choses et de multiples métiers, qui nous manquent cependant de plus en plus. Un carême redécouvert En ce début de Carême, nous voilà donc forcés par les circonstances à jeûner, à prier, à partager, comme le recommande l’évangile du Mercredi des Cendres (Mt 6, 1-18). Nous sommes forcés de redécouvrir le carême ! Jeûner, en nous privant de nombreuses choses que nous aimons faire, à commencer par la vie en société et les rencontres amicales. Prier, en portant devant Dieu nos situations de pauvreté et de dénuement, en lui demandant son aide et en le remerciant pour tous les gestes accomplis en faveur des malades, dessouffrants et des pauvres qui attendent une solidarité.
Partager, en donnant de nos moyens pour ceux qui en ont le plus besoin et en
consacrant du temps à ceux qui crient à l’aide. Pour le dire avec les mots du
pape François : « Le chemin de la pauvreté et du manque (le jeûne), le regard
et les gestes d’amour vers l’homme blessé (l’aumône), et le dialogue filial
avec le Père (la prière), nous permettent d’incarner une foi sincère, une
vivante espérance et une charité active » (Message de Carême, 2021). Le carême
nous est en quelque sorte déjà imposé par la situation ; mais nous pouvons
aussi le vivre volontairement en découvrant au cœur de nos pauvretés la
présence de Dieu et la force de sa grâce.
1 La force de la foi
Car c’est bien dans ces
situations de manque que nous découvrons la richesse de
l’amour de Dieu, qui vient au secours de notre faiblesse.
Avec la grâce de Dieu, nous sommes capables de réaliser des choses que nous ne
pourrions faire avec nos
forces. Pensez au saint père Damien De Veuster, l’apôtre des
lépreux. Il a donné toutes ses forces de missionnaire à soigner les lépreux
parqués sur l’île de Molokaï. Il leur a donné à nouveau la dignité ; il a
milité pour qu’on trouve un remède à leur maladie ; grâce à son action, un
remède a été découvert après sa mort et a pu être propagé sur toute la terre.
Aujourd’hui aussi, notre humanité se décarcasse pour produire un vaccin qui
nous délivre de la pandémie du Covid-19. Le vaccin a été trouvé et résulte
d’une collaboration mondiale et d’une activité scientifique exceptionnelle.
Nous espérons qu’il nous libérera de la pandémie. Nous espérons aussi que cette
énergie dépensée pour le bien de l’humanité renforcera l’engagement social et
la spiritualité chrétienne dans nos sociétés.
Il faut en effet être des hommes et des femmes de foi pour
avancer dans la vie et travailler au salut de l’humanité. Il faut croire en
l’homme et croire en l’appel que Dieu nous adresse pour nous partager sa vie
divine. Le mystère de cette vocation nous est en partie caché, mais pourtant
nous y croyons, même si nous ne savons pas le « comment ». Nous devons
cependant grandir en foi et en confiance en Dieu, car Dieu croit en l’homme et
veut nous le montrer. Si parfois, nous ne croyons plus en nos forces, Dieu
continue à croire en nous et à nous appeler pour nous faire avancer. Il veut
faire alliance avec nous. L’alliance, source d’amour
L’Alliance, source d’amour.
Un enfant me demandait récemment : « Qu’est-ce que c’est, une alliance ? » Je lui ai
répondu : « C’est une amitié conclue entre deux personnes ou deux groupes de
personnes ». Comment vivre l’alliance avec Dieu comme une amitié alors qu’on ne
le voit pas ? Comment dépasser le stade de « croire en Dieu » pour déboucher
sur « aimer Dieu » ? Car tel est bien le défi ! « Tu aimeras le Seigneur ton
Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et tout ton esprit » (Mt 22, 37, selon
Deutéronome 6,5). Jésus ajoute : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! »
(Mt 22,39, selon Lévitique 19,18). Pour faire alliance avec nous, Dieu
développe une pédagogie qui s’étale dans toute l’histoire humaine. C’est ce que
montre la première lecture de chacune des messes dominicales de ce carême 2021,
qui sont celles
de l’année liturgique B. Elles nous font découvrir dimanche
après dimanche les étapes de l’alliance de Dieu avec l’humanité.
1. L’alliance cosmique : Noé et l’arc en ciel
L’alliance entre Dieu et l’humanité commence avec Noé. C’est
ce que nous montre le premier dimanche de carême dans la première lecture de la
messe (Genèse 9, 8-15). Après que le déluge eut terminé de couvrir la terre,
Dieu dit à Noé et à ses fils : « Voici que moi, j’établis mon alliance avec
vous, avec votre descendance après vous, et avec tous les êtres vivants qui
sont avec vous : les oiseaux, le bétail, toutes les
bêtes de la terre, tout ce qui est sorti de l’arche. Oui
j’établis mon alliance avec vous : aucun être de chairne sera plus détruit par
les eaux du déluge, il n’y aura plus de
déluge pour ravager la terre ». Le caractère
mythique du récit de Noé et du déluge lui donne une valeur
temporelle et spatiale universelle. Cette alliance de Dieu avec Noé me frappe
par son actualité : d’abord, il peut y avoir des catastrophes qui ravagent
toute la terre comme le déluge, dont les hommes sont en partie responsables ;
mais il y a aussi la garantie d’un salut : c’est Noé et sa famille qui sauvent
tous les animaux en les regroupant dans un bateau qui résiste au
déluge, l’arche de Noé. Dieu promet alors que toute la
création sera protégée pour toujours : à notre époque où nous voyons la nature
être menacée, nous découvrons l’importance de la promesse de Dieu à Noé et
la nécessité de la mettre en œuvre pour
qu’elle se réalise avec notre collaboration. Si
Noé a eu foi en Dieu, Dieu a eu foi en Noé et en sa descendance. Le
signe de cette alliance est l’arc-en-ciel. Comme l’écrit le livre de la Genèse
: « Dieu dit encore : voici le signe que j’établis entre moi et vous, et avec
tous les êtres vivants qui sont avec vous pour les générations à jamais : je
mets mon arc au milieu des nuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et
la terre ». L’arc-en-ciel qui unit la terre et le ciel est le signe de
perfection d’un amour infini. nL’alliance noachique est cosmique ; elle
manifeste l’alliance de l’homme avec la nature et avec Dieu. Elle implique le
respect de la vie et l’interdiction de faire couler le
sang (Gn 9,5-6).
2. L’alliance vitale : Abraham et le sable de la mer .
La seconde alliance est conclue avec Abraham et est présentée le
deuxième dimanche de carême (Gn 22, 1-18). Abraham fait confiance à Dieu au
point qu’il est prêt à lui offrir son fils unique Isaac. Mais Dieu lui fait
comprendre qu’il ne veut pas de victime humaine et désire être aimé comme un
père. Il dit à Abraham : « Je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta
descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable de la mer.
Puisque tu as écouté ma voix, toutes les nations de la terre s’adresseront
l’une à l’autre la bénédiction par le nom de ta descendance ». Abraham et le
sacrifice d'Isaac. Dieu avait dit précédemment à Abraham, selon le livre de la
Genèse : « J’établirai mon alliance entre moi et toi, et je multiplierai ta
descendance à l’infini. Voici l’alliance que je fais avec toi : tu deviendras
le père d’une multitude de nations » (Gn 17, 2.4). L’alliance concerne ici tout
le genre humain. C’est la descendance d’Abraham qui est garantie et qui fait de
lui le père des croyants. Les juifs, les musulmans et les chrétiens
reconnaissent en Abraham le père des croyants et s’unissent ainsi dans une même
origine et une même alliance. Cette alliance symbolise le don de la vie humaine
et la dignité de l’être humain. C’est pourquoi le pape François désire visiter
l’Irak en ce mois de mars, vu que c’est le pays d’origine d’Abraham, l’ancienne
Chaldée, et que ce pays abrite de nombreux croyants, qui ont beaucoup souffert
de la guerre depuis des décennies. Ainsi, en cheminant vers la paix, ce pays
qui est le berceau de l’alliance abrahamique pourra redevenir une source
d’alliance porteuse de vie pour toi.
3. L’alliance libératrice : Moïse et les dix paroles
La troisième alliance est
conclue avec Moïse et est présentée le 3 e dimanche de carême (Exode 20,1-17).
Elle fait suite à la libération du peuple d’Israël et se déroule sur le Mont
Sinaï. Le livre de l’Exode nous l’expose en ces termes : « Sur le Sinaï, Dieu
prononça toutes les paroles que voici : je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai
fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage. Tu n’auras pas d’autres
dieux en face de moi ». Dieu avait annoncé aux Israélites : « Si vous écoutez
ma voix et gardez mon alliance, vous serez mon domaine particulier parmi tous
les peuples, car toute la terre m’appartient ; mais vous, vous serez pour moi
un royaume de prêtres, une nation sainte » (Ex 19, 5). L’alliance se concentre
sur le peuple d’Israël, car c’est un petit peuple, qui était esclave et qui a
été libéré de la servitude. En conclusion de cette expérience de salut, Dieu
conclut une alliance qui est spécifiée dans le Décalogue, dix paroles de vie,
appelées aussi les dix commandements. Les trois premiers insistent sur le respect
de Dieu et sur le rejet de l’idolâtrie. Les Moïse - Bible de Léau Fig.22 Deutéronome sept suivants prescrivent le
respect de l’être humain et de ce qui lui appartient. L’ensemble est gravé sur
deux tables de pierre. Ainsi l’alliance au Sinaï fait découvrir le mystère de
la présence de Dieu dans l’histoire humaine et son incidence sur la conduite de
l’être humain dans sa vie privée comme dans la société. C’est une alliance qui
stimule la liberté et la libération de tout être humain.
4. L’alliance rompue et renouée : le messie Cyrus
La quatrième alliance est réalisée après que le peuple
d’Israël fut déporté par le roi Nabuchodonosor à Babylone, où il resta 70 ans
en exil. Le retour d’exil fut possible grâce à la victoire des Perses et de
leur roi Cyrus sur les Babyloniens. C’est ce que nous présente le 2 e livre des
Chroniques, lu le 4 e dimanche de Carême (2 Chroniques 36, 14-23). Le texte
insiste sur la trahison de l’alliance qui fut perpétrée par le peuple, ses
dirigeants et ses prêtres, malgré les avertissements des prophètes. Cela
entraîna la prise de 3Jérusalem par Nabuchodonosor, roi de Babylone,
l’anéantissement du Temple et la destruction de l’Arche d’alliance, où étaient
conservées les tables de la Loi. Cette catastrophe liée à des trahisons nous
fait penser aux catastrophes actuelles liées à la pandémie du Covid-19. Sans
doute celle-ci n’est-elle pas un acte volontaire ; mais elle manifeste une
négligence de l’humanité à prendre en charge solidairement toutes les questions
qui se posent à elle. Il est urgent dès lors de se convertir comme le fit le
peuple d’Israël à son retour d’exil. Il est important de reconnaître les signes
des temps qui nous ouvrent une ère nouvelle : c’est ainsi qu’Israël reconnut en
Cyrus, roi des Perses, un vrai Messie, alors qu’il n’était pas juif. L’alliance
renouvelée à la lumière des enseignements des prophètes acquiert une portée
universelle.
5. La nouvelle alliance : le cœur humain selon le prophète
Le 5 e dimanche de carême annonce une nouvelle alliance, on
pourrait dire la 5 e alliance. C’est le prophète Jérémie qui l’exprime (Jr
31,31-34) : « Voici quelle sera l’alliance que je conclurai avec la Maison
d’Israël [...] : je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai
sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple ». Cette nouvelle
alliance est personnalisée : elle est inscrite dans le cœur et dans la
conscience de chacun. Elle établit entre Dieu et son peuple
une relation plus profonde, qui permet à chacun de connaître Dieu dans son
intimité : « Tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands ».
Cette alliance personnelle, elle s’incarne pour nous dans la personne de Jésus.
C’est lui qui nous permet de connaître Dieu intimement et en vérité.
6. L’alliance dans le sang : Jésus et le passage par la
souffrance
La 6 e étape est le dimanche des Rameaux et de la Passion. En
écoutant la Passion selon saint Marc, nous entendons Jésus à la dernière Cène
exprimer de façon définitive à ses disciples la nouvelle alliance : « Ayant
pris une coupe et ayant rendu grâce, Jésus la leur donna, et ils burent tous.
Et il leur dit : Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la
multitude » (Mc 14, 23-24). D’après saint Paul, les paroles de Jésus à ses
disciples furent les suivantes : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon
sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi » (1 Co
11,25-26). C’est la lecture que nous entendrons le Jeudi saint. L’alliance est
liée au sang du Christ, car Jésus a ajouté à l’amitié avec Dieu le don de
lui-même jusqu’à donner sa vie et son sang pour l’humanité. C’est pourquoi nous
suivrons Jésus sur ce chemin du don de soi durant toute la Semaine sainte. Nous
nous unirons spécialement à ceux qui ont donné leur vie pour sauver les malades
du Covid-19 ; nous prierons pour ceux qui sont décédés à cause de cette maladie
et pour ceux qui en souffrent actuellement. Nous nous unirons en prière à tous
ceux qui soignent les malades et les assistent. Nous découvrirons comment
l’alliance avec Dieu passe par la solidarité avec les souffrants.
7. L’alliance nouvelle et éternelle : Jésus vivant
À Pâques, nous découvrirons l’accomplissement de cette
alliance. Jésus a vaincu la mort et vaincu le péché. Il nous fait participer à
sa vie nouvelle et nous donne sa vie divine par la communion à son corps et à
son sang. Espérons que nous pourrons au plus vite communier tous
sacramentellement au corps du Christ et nous retrouver autour de la table de
l’eucharistie, après avoir entendu sa parole résonner dans nos cœurs. Car il
est « le médiateur d’une alliance nouvelle » (Hé 9,15) et il fait de nous les «
ministres d’une alliance nouvelle, fondée non pas sur la lettre mais sur
l’Esprit ; car la lettre tue mais l’Esprit donne la vie » (2 Co 3,6). La
présence de l’Esprit Saint donne une ampleur nouvelle à cette alliance, car
l’Esprit nous souffle des idées nouvelles et créatrices. C’est une communauté
nouvelle et un monde nouveau qui sont fondés par cette alliance nouvelle. Comme
dit l’auteur de la lettre aux Hébreux : « Vous êtes venus vers la montagne de
Sion et vers la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers des myriades
d’anges en fête et vers l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont
inscrits dans les cieux. Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous, et vers
les esprits des justes amenés à la perfection. Vous êtes venus vers Jésus, le
médiateur d’une Alliance nouvelle, et vers le sang de l’aspersion, son sang qui
parle plus fort que celui d’Abel » (Hé 12, 22-24)4
Des pas nouveaux à faire
Faisons des pas pour aller dans ce sens par nos petites
assemblées, par nos assemblées familiales, par nos assemblées virtuelles, par
nos visites aux églises, par nos visites d’amitié, par nos gestes de
solidarité. Car nous avons tous besoin d’alliance, nous avons besoin d’alliés
sur qui nous appuyer, nous avons besoin de l’alliance avec Dieu, qui soutient
nos faibles forces. Dans ces circonstances, nous découvrons des voies nouvelles
pour exprimer notre foi et pour partager notre expérience chrétienne. Nous
découvrons dans nos pauvretés l’appel à une nouvelle alliance avec Dieu, à une
nouvelle alliance de tous les êtres humains entre eux. Une responsable de
service d’entraide me disait récemment : « Plus que jamais on a besoin de nos
services. Avec la crise sanitaire, plus de monde vient demander de l’aide et du
soutien. Mais de nouveaux bénévoles sont venus nous aider. Ce que nous avions
imaginé pour le futur est devenu présent : l’avenir est aujourd’hui. Nous en
sommes heureux ». La crise a accéléré des mouvements de solidarité, à partir
des besoins de chacun. Tels sont les défis de conversion dont nous avons besoin
pour avancer dans l’alliance
avec Dieu.
Le partage de carême
Un chemin de conversion, c’est
le partage de carême. Cette année, pour le Carême de partage,nous nous tournons
vers la République démocratique du Congo. Nous voulons soutenir l’agriculture
de ce pays, qui a un grand besoin d’aide
extérieure pour se développer. C’est Entraide et Fraternité, l’ONG de
l’Église catholique pour le soutien au développement, qui se charge de répartir
les fonds recueillis et les distribue aux entreprises de paysans qui
développent une agriculture solidaire et ont besoin de matériel agricole comme
de formation aux techniques innovantes. En outre, pour aider la RDC, Entraide
et Fraternité lance aussi une Campagne pour l’annulation de la dette des pays
du Sud. Cette dette est lourde et injuste parce qu’elle appauvrit les
populations, les empêche d’accéder à l’eau potable et à l’alimentation
autonome. Donc, pour lutter contre la
faim en RD Congo, il faut abolir la dette. Ce sont ces projets-là que nous
soutiendrons par nos collectes de carême (BE68 0000 0000 3434 ; Communication :
6668). Ainsi nous ne serons plus centrés sur nous-mêmes mais unis à toute
l’humanité, dans une communion mystérieuse qui intègre la souffrance,la mort et
la résurrection.
Dispositifs
Je vous rappelle les dispositifs principaux du Carême : les
fidèles sont invités à cultiver en eux les
dimensions de partage et de solidarité avec les plus pauvres.
Les adultes sont invités à jeûner le Mercredi des Cendres et le Vendredi saint.
Les fidèles sont tenus de communier à Pâques ou dans le temps pascal et de
confesser leurs péchés graves. Espérons que les normes sanitaires nous
permettront de vivre cela de manière sacramentelle, en présentiel et non en
virtuel. Les propositions de célébrations à domicile seront de toute façon
communiquées et les célébrations retransmises sur les médias seront diffusées
autant que possible.
Alliance avec le Dieu de paix
Oui, au cœur de cette pandémie qui dure et nous accable,
vivons ce Carême comme un temps de conversion et de joie intérieure, en
écoutant la voix du Dieu de l’alliance qui nous murmure : « Va vers le pays que
je t’indiquerai ». L’alliance avec Dieu n’est plus limitée à des étapes de
l’histoire, elle devient une alliance éternelle, porteuse de tout l’avenir de
l’humanité. Le Dieu de la paix a suscité un pasteur qui oriente notre cœur vers
le bien grâce à son Esprit. Comme le dit en conclusion la lettre aux Hébreux
(Hé 13, 20-21) :
« Que le Dieu de la
paix,l
ui qui a fait
remonter d’entre les morts,
grâce au sang de
l’Alliance éternelle,l
e berger des
brebis, le Pasteur par excellence,
notre Seigneur
Jésus,
que ce Dieu vous
forme en tout ce qui est bon pour accomplir sa volonté,
qu’il réalise en
nous ce qui est agréable à ses yeux,
par Jésus
Christ, à qui appartient la gloire
pour les siècles
des siècles. Amen. »
Bon carême à toutes et à tous !
† Jean-Pierre
DELVILLE, évêque de
Liège
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